Voici le douxième article de notre série « Paroles d’expat ». Découvrez l’expatriation d’Anne installée à Edimbourg avec sa famille depuis Juillet 2023.
Présente-toi en quelques mots
Bonjour, je m’appelle Anne, je viens de … un peu partout. Ma maman est vietnamienne, mon papa est britannique et je suis née en Suisse. Ensuite, j’ai déménagé à Montpellier, Paris, Londres, puis Montpellier à nouveau. C’est là que j’ai fait la quasi totalité de mes études universitaires. Je suis arrivée à Edimbourg au mois de juillet dernier, avec mon mari et nos enfants. Nous avons trouvé une maison en location à Liberton, quartier résidentiel tout calme au Sud d’Edimbourg. Nous sommes tous les deux dans le secteur de l’informatique, ce qui nous permet de travailler en full remote.
Comment est né ton projet d’expatriation en Ecosse ?
Mon mari et moi avons eu envie de nous expatrier dès que je suis tombée enceinte de notre fille. Nous ne voulions pas la mettre dans l’Education Nationale, que nous considérions trop rigide et pas assez à l’écoute du développement personnel des enfants. Nous avions néanmoins regardé les écoles privées, les écoles bilingues, les écoles Montessori …
Plus on y réfléchissait, plus on se disait que partir de la France ne pouvait qu’être bénéfique pour nos enfants (entre temps, un deuxième bébé nous a rejoint !) : devenir bilingues, apprendre à vivre dans une autre culture … et garder un lien fort avec la France car nos familles et amis y sont.
Comment se sont déroulés les préparatifs ?
Les préparatifs ont été très longs. Entre le moment où nous avons pris la décision de nous expatrier, et notre expatriation réelle, il s’est passé 3 ans.
Nous avons tout d’abord commencé par pré-inscrire notre fille dans l’école qui nous plaisait à Edimbourg (George Heriot – école privée avec peu de places), puis mon mari a suivi des cours d’anglais via sa boîte à Montpellier. Finalement nous nous sommes lancés dans les papiers pour les demandes de VISA (j’en parlerai plus en détail dans le paragraphe suivant).
L’annonce à mes parents s’est très bien passée, c’est normal, nous sommes une famille d’expatriés ! L’annonce à ma belle-famille a été plus difficile. Ils ont été très tristes de notre départ, ce que je comprends tout à fait. C’est un saut dans l’inconnu pour eux, comme pour nous, une modification des habitudes, un voyage plus compliqué pour venir voir les petits-enfants …
La partie la plus simple a été pour notre travail ! L’entreprise pour laquelle je travaille a une antenne au Royaume-Uni, donc ils ont simplement basculé mon contrat là-bas. Quant à mon mari, il a trouvé une boîte de portage salarial qui lui permet de continuer de travailler pour son entreprise française de façon légale au Royaume-Uni.
Quant au logement, on a eu beaucoup de chance je pense. Nous avons trouvé une agence immobilière qui ne nous a pas demandé de caution de plusieurs mois de loyer, et qui a été très efficace et correcte. Entre le moment où on a fait la visite et le moment où on avait les clés, il s’est passé 2 jours. Pour nos affaires, on avait fait appel à une entreprise de déménagement international qui pouvait stocker nos affaires en box le temps qu’on trouve un logement.
Quelle a été l’impact du Brexit sur ton expatriation (visa de travail, logement etc.) ? As-tu quelques conseils à donner ?
La chance que nous avons, c’est que je suis britannique. Mon mari et mes enfants ont dû demander un VISA Famille (Spouse VISA). Par contre, qu’est-ce que les démarches sont longues, compliquées et onéreuses !!! Nous nous sommes fait aidés par un cabinet d’avocats spécialisés en immigration au Royaume-Uni (Seraphus).
Très efficaces, ils m’ont aidée à y voir plus clair dans tous les papiers à fournir. Ils nous ont aussi permis de nous préparer mentalement au coût gargantuesque de cette expatriation. Il y a le prix du VISA en lui-même (1750€/personne), ainsi que les frais de « Immigration Health Surcharge (IHS) » (= 1800€/personne), et le prix des traductions certifiées (on en a eu pour plus de 5000€) de tous les documents à fournir (bulletins de salaire, relevés bancaires, contrat de travail, etc).
Et à tous ces frais, il faut rajouter l’aller-retour à Paris pour aller déposer les papiers en main propre au centre des VISA. Là vous pouvez payer pour tout un tas de services supplémentaires: vérification des documents, renvoi du passeport à domicile une fois la demande approuvée, traitement prioritaire de la demande de VISA, etc. Vous pouvez aller jeter un oeil sur leur site internet, tous les services et leurs tarifs y sont mentionnés.
Mon conseil principal : contactez un cabinet d’avocats spécialisés car ils ont toutes les informations (à jour !) concernant les VISAs. Les groupes Facebook d’expatriés peuvent aider, mais souvent les lois/coûts/délais auront déjà changés entre les témoignages et votre propre expatriation. Mon deuxième conseil : économisez un maximum avant d’entamer les démarches.
Mon dernier conseil : prévoyez une bonne année pour réunir tous les papiers nécessaires pour votre VISA. Pour les non-britanniques, il faut passer un test de langue (mon mari avait le choix entre le passer à Paris et le passer à Toulouse, il y avait très peu de dates …).
Quelle a été la bonne surprise suite à ton installation en Ecosse ?
La gentillesse des gens ! Tout le monde est serviable, poli … Nos voisins sont adorables, bienveillants. On se sent en sécurité et bien entourés, ce qui est très rassurant quand on n’a ni famille ni amis dans le coin.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un(e) futur(e) expatrié(e) ?
La route est longue pour les VISA, mais il faut s’accrocher car cela vaut vraiment le coût. La qualité de vie en Ecosse dépasse de loin celle que nous avions en France.
Vous pouvez contacter Anne sur Twitter.
Découvrez également les autres Paroles d’expat.
J’ai une question car je suis dans le même cas : comme tu es britannique, tes enfants le sont aussi non ?
Bonjour Myriam,
Hélas mes enfants ne pourront demander leur nationalité britannique qu’après avoir vécu 3 ans au UK, car je suis britannique par filiation sans y avoir résidé.
Si tu as vécu au UK pendant au moins 3 ans (je crois), tes enfants peuvent alors avoir la nationalité sans devoir eux-mêmes y avoir résidé auparavant.