Paroles d’expat #08 – Sarah – Edimbourg

Voici le huitième article de notre série « Paroles d’expat », découvrez l’expatriation de Sarah récemment installée à Edimbourg avec son compagnon.

Présente-toi en quelques mots

Je m’appelle Sarah, mon compagnon et moi avons trente ans. Nous venons de Besançon, avons vécu un peu partout dans la moitié Nord de la France, et sommes originaires de la Champagne.

Lui est arrivé à Édimbourg au printemps 2022 pour exercer en tant qu’associé de recherche en physique à l’université Heriot Watt, et je l’ai rejoint à l’automne, une fois mon dernier CDD en France terminé.

Nous sommes installés avec nos trois animaux entre les quartiers de Stockbridge et Bonnigton.

Comment est né ton projet d’expatriation en Ecosse ?

Enfant et jusqu’à mes 14 ans, j’ai passé toutes mes vacances d’été en Ecosse. Je n’ai pas de famille au Royaume-Uni mais mes parents étaient tombés sous le charme du pays et de ses habitants. Ma mère était férue d’Histoire, en particulier de l’époque néolithique : chaque cailloux ou semblant de ruine de muret devenait un prétexte pour une escapade dans les endroits les plus isolés de Grande-Bretagne. Nous y sommes venus par tous les moyens possibles : voiture, ferry, avion, train… Avant même l’ouverture du tunnel sous la Manche, parfois à bord de types de bateaux qui n’existent plus aujourd’hui, et via des liaisons discontinuées. Nous avons parcouru l’Écosse en long, en large, et en travers, navigué ou volé jusqu’aux îles. Mes parents m’ont transmi le goût du voyage et l’amour de ce pays, et j’ai à mon tour fait découvrir les lieux à mon conjoint.

Une fois son doctorat en poche, nous devions choisir parmi plusieurs pays qui disposent de laboratoires de recherche dans son domaine. Pour ma part, j’étais diététicienne ; malheureusement, le diplôme que l’on délivre en France ne donne accès qu’à très peu d’équivalences à l’étranger. Par conséquent, j’aurais dû trouver un autre métier pour n’importe quelle destination.

Naturellement nous sommes tombés d’accord sur l’Écosse, et nous avons commencé les démarches d’immigration.

Comment se sont déroulés les préparatifs ?

Puisque le projet d’expatriation était déjà envisagé, nos proches ont vu d’un très bon œil que nous jetions notre dévolu sur l’Écosse. C’est plus accessible que la plupart des destinations que nous aurions pu choisir, ce qui nous permettra de rentrer en France plusieurs fois par an, et à eux de rendre visite assez facilement, et sans avoir besoin de visa touristique.

Mon compagnon a passé son entretien d’embauche avec le chef de département en visio, depuis la France. À l’université, ils ont l’habitude de procéder de cette façon, car l’enseignement et la recherche sont des domaines qui brassent facilement des étudiants et professionnels de toutes origines, ce qui n’est pas le cas dans de nombreux autres metiers. L’entretien et les tests se sont bien passés et c’est sa promesse d’embauche qui nous a permis de démarrer les demandes de visa. Ils sont coûteux et mettent 3 semaines à 3 mois à être délivrés. Ce à quoi il faut rajouter le montant total des frais de NHS, pour chaque année que dure le visa.
En tant que « Skilled worker », et avec un doctorat, mon compagnon a tout de même dû justifier de son niveau d’anglais en passant par un des centres d’examens qui font passer des tests approuvés par le gouvernement. On ne les trouve que dans les très grandes villes, et il faut compter encore plusieurs centaines d’euros.
Comme nous sommes pacsés, j’ai pu postuler en tant que « Dependant partner » ; cela me permet de vivre sur le territoire et chercher du travail, sans avoir eu à déclarer d’employeur avant mon arrivée.

Nous avons dû lister toutes nos possessions lors du déménagement, au moyen d’un formulaire appelé ToR1, afin que l’on ne nous réclame pas de frais de douane sur nos affaires en cas de contrôle.

Enfin, identification, passeport, et certificat vétérinaire avant le départ pour toute la ménagerie !

Nous avions aussi fait une demande de stationnement gênant auprès de la municipalité pour notre van de déménagement. En fonction des quartiers, les verbalisations peuvent aller vite…

photo jardin botanique edimbourg
J’apprécie particulièrement l’atmosphère du jardin botanique, c’est un plaisir d’habiter à deux pas aujourd’hui !

Quelle a été l’impact du Brexit sur ton expatriation (visa de travail, logement etc.) ? As-tu quelques conseils à donner ?

Post brexit, il FAUT un emploi pour formuler une demande de visa. Sans ça, pas le droit de rester plus de quelques mois sur le territoire, pas d’accès à un logement, au service de santé… Il faut donc tout préparer en amont, plus de place pour l’impro.

Dans l’immobilier à Édimbourg, l’offre et la demande sont très déséquilibrées, il faut être ultra rapide après la parution d’une annonce pour espérer décrocher un créneau de visite, et avoir un dossier en béton pour décrocher l’appartement. En total décalage avec l’amour des Britanniques pour leurs animaux, en avoir peut être un énorme frein à la location. Nous avons formulé des demandes de visites pour environ 250 logements, n’avons eu de réponse que pour 5, et en avons vu seulement 4, pour lesquels nous avons tous déposé un dossier avant de signer, enfin, notre bail.

Les Airbnb sont très chers, les auberges de jeunesse inconfortables pour un séjour qui peut devenir long, et les arnaques aux offres de logements sur Gumtree, Spareroom ou Facebook marketplace sont légions… Il faut être préparé à ça.

Quelle a été la bonne surprise suite à ton installation en Ecosse ?

J’étais déjà familière avec le côté chaleureux et francophile du pays, la langue, l’accent, la culture, le mode de vie et le climat,
la beauté de la ville qui garde tout de même une grande place pour la nature… Alors ma « bonne surprise » va sembler moins glamour, mais je ne m’attendais pas à ce que la ville soit aussi bien desservie par les transports en commun, et qu’ils soient aussi accessibles. C’est la première fois que j’ai l’occasion de vivre sans voiture, et c’est très agréable.
Mais ça n’est valable que pour Édimbourg !

La qualité de la nourriture est aussi bien meilleure que dans mes souvenirs de restaurants dans les années 90, il y a clairement une développement de la gastronomie et de la food culture. Le succès des émissions de cuisine y est peut-être pour quelque chose.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un(e) futur(e) expatrié(e) ?

De mettre un maximum d’argent de côté, pour se permettre une expatriation sans se mettre dans le rouge financièrement… Ou d’attentre, et croiser les doigts très fort en attendant le résultat du prochain référendum d’indépendance, et espérer de meilleures conditions d’immigration depuis l’Europe.

Si vous avez déjà tout planifié ; planifiez encore, relisez toutes les pages de gov.uk, et n’hésitez pas à poser des questions sur les groupes d’expats, vous pourriez vous rendre compte que vous avez zappé une étape, car chaque situation est différente et les modalités ne font que changer ces dernières années.

photo Holyrood Edinburgh
Holyrood park a tellement de chemins pour arriver au sommet d’Arthur’s Seat, et les lumières sont toujours différentes : c’est une nouvelle promenade à chaque fois.

Vous pouvez contacter Sarah sur Instagram.
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2 réflexions sur “ Paroles d’expat #08 – Sarah – Edimbourg ”

  • 30 novembre 2022 à 2 h 04 min
    Permalink

    Bonjour, Laurent 49 ans, je pense fortement partir en août pour travailler a inverness, je suis chauffeur routier…je commence mes démarches…j avoue , c pas facile !
    Merci d avance si on peut s aider.

    Réponse
    • 5 décembre 2022 à 22 h 28 min
      Permalink

      Bonjour Laurent,
      Projet intéressant, comment pourrais-je vous aider?

      Réponse

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